Le camp de l’opposant gabonais, Jean Ping, qui continue de contester la victoire du président Ali Bongo à l’élection présidentielle du 27 août dernier, vient de faire un nouveau recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Pour contourner la mesure selon laquelle les décisions de la Cour constitutionnelle au Gabon sont inattaquables, les avocats de Ping ont opté, dans leur démarche, pour la saisine une nouvelle fois, de la Cour Constitutionnelle, sur l’article 87 de la loi organique sur la juridiction.
Ils ont expliqué à la presse que cet article autorise la saisie de la Cour en cas de fraudes ou si la décision antérieure a été rendue sur la base des faux documents.
Le camp Ping revient sur les mêmes dénonciations faites après le rejet, de leur premier recours, par la Cour constitutionnelle le 23 septembre dernier. Il s’agit des résultats d’une vingtaine de bureaux de vote de Libreville, favorables à Jean Ping, qui auraient été annulés sur la base de faux procès-verbaux, ainsi que de la remise en cause des résultats du Haut-Ogooué, fief du président Ali Bongo.
Les défenseurs de Ping qui tiennent à l’annulation de la victoire d’Ali Bongo, veulent aussi comprendre l’origine de la différence des résultats du scrutin entre ceux relayés par la Cour constitutionnelle et ceux contenus dans le Journal officiel.
Au cours de cette semaine, Jean Ping a réagi, pour sa part, depuis Paris, contre les propos du premier français, Manuel Valls, qui, en marge d’un déplacement en Côte d’Ivoire, a appelé les acteurs politiques gabonais au «dialogue». «Je ne suis pas ici pour rencontrer les hommes politiques qui ont une vision erronée!», a-t-il fait savoir à ses interlocuteurs. Un autre opposant a exhorté Manuel Valls d’essayer de «de dialoguer avec Daech.»
Pour le camp Ping, cette invitation du chef du gouvernement français s’apparente à la reconnaissance d’Ali Bongo comme président.