Le président bissau-guinéen, José Mário Vaz a annoncé lundi, la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Baciro Djá, amorçant par là, la mise en œuvre de l’accord de Conakry pour la sortie du pays de la crise qui dure déjà près d’un an.
Ce gouvernement est le quatrième à être évincé en l’espace de deux ans. Le chef de l’Etat explique cette décision qu’il a prise après des consultations avec les partis politiques et le conseil d’Etat, par le fait que «la situation politique actuelle indique clairement une grave crise qui met en cause le fonctionnement normal des institutions avec un blocage au Parlement, ce qui fait que le gouvernement en place n’a pas pu faire voter son programme et le budget de l’Etat».
L’accord signé le 14 octobre à Conakry, sous la supervision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), défend le principe d’une «procédure consensuelle» pour choisir un Premier ministre «ayant la confiance du président». La personnalité choisie devant par la suite se charger de former un gouvernement inclusif pour sortir la Guinée-Bissau de son impasse politique.
Début novembre, Vaz a proposé trois candidats, notamment Aladje Mamadu Fadia, actuel directeur national de la BCEAO (Banque centrale de l’Afrique de l’ouest), Augusto Olivais, ancien secrétaire national du PAIGC (parti présidentiel) et Umaro Cissoko Embalo, reconnu très proche du président. Aucun de ces trois candidats n’a obtenu le consensus des signataires de l’accord de Conakry.
«Face à l’absence d’unanimité, le président de la République va assumer sa responsabilité conformément à la Constitution, en dissolvant le gouvernement en place et en nommant sans tarder, un Premier ministre de consensus ayant sa confiance», a affirmé le président dans son allocution.
Notons que l’annonce de la dissolution du gouvernement de Dja, est intervenue après la visite, samedi dernier, de la présidente du Liberia et de la CEDEAO, Ellen Johnson Sirleaf pour la mise en application de l’accord de Conakry.
La crise que traverse la Guinée-Bissau fait suite à la destitution, en août 2015, du Premier ministre Domingos Simoes Pereira par le président Vaz. Les cadres du parti présidentiel, le PAIGC, avaient riposté, mettant en avant la Constitution qui ne confère par au chef de l’Etat le droit de limoger ou de nommer un Premier ministre.