Les autorités du Kenya ont finalement prolongé de six mois, le rapatriement des réfugiés somaliens établis dans le camp de Dadaab, dans le nord-est du Kenya, suite à une requête du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR).
Mercredi dernier, le ministre kenyan de l’Intérieur, Joseph Nkaissery a annoncé à la presse que «le gouvernement a accepté la demande de repousser de six mois la date limite pour l’achèvement du rapatriement des réfugiés somaliens et la fermeture du complexe de Dadaab». Il a en outre assuré, que «le rapatriement se poursuivra de façon humaine, digne et en sécurité», comme pour rassurer des ONG.
Notons que, ces derniers jours, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme sont montées au créneau, accusant le gouvernement kenyan de vouloir forcer les réfugiés à rentrer chez eux alors que les conditions de vie sont difficiles dans leur pays d’origine.
Dans un rapport publié mardi 15 novembre, Amnesty International accuse le Kenya d’user de coercition pour forcer les réfugiés somaliens à retourner vivre dans un pays toujours très instable et en proie à une insécurité chronique.
Pourtant pour les autorités, le plan de fermeture du camp a reçu l’assentiment des occupants. D’après le porte-parole du gouvernement, Eric Kiraithe, ces derniers estiment «normal» de regagner leur pays pour «commencer une nouvelle vie.»
Depuis que le Kenya a fait part de sa décision, le 6 mai passé, de fermer le camp de Dadaab, les autorités ont toujours mis en avant la question sécuritaire. Pour elles, ce camp sert de base aux islamistes shebab de la Somalie pour planifier leurs attaques au Kenya. C’est le cas des assauts contre le centre commercial Westgate, en 2013, et contre l’Université de Garissa, en 2015.
La fermeture du camp de Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au monde qui héberge entre 250.000 et 350.000 réfugiés somaliens, était initialement prévu à fin novembre. Il s’agit majoritairement de Somaliens ayant fui depuis 1991 la guerre civile dans leur pays, où ils étaient victimes des exactions des islamistes radicaux et des sécheresses à répétition.