La démarche d’un groupe de pays africains voulant remettre en cause la légalité de la nomination d’un expert de l’ONU sur les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), serait en passe d’échouer.
Un amendement déposé à l’ONU par un groupe de pays d’Amérique latine, pour annuler l’initiative des pays africains, a reçu le soutien, lundi 21 novembre, de 84 voix sur les 193 membres de l’assemblée (77 contre et 17 abstentions).
Début novembre, l’ambassadeur du Botswana, Charles Ntwaagae, a affirmé devant une commission de l’assemblée générale que le Conseil «ne devait pas se pencher sur les questions d’orientation et d’identité sexuelles». S’exprimant au nom des 54 pays africains membres de l’ONU contestant le mandat de l’expert, il a ajouté que «ces deux notions ne sont pas et ne devraient pas être liées aux instruments internationaux existants sur la protection des droits de l’homme.»
Ces pays réclamait ainsi des consultations sur la légalité du mandat de l’expert LGBT et demandaient, en attendant, que cette nomination soit suspendue.
Il faut souligner que sur les 193 pays membres de l’ONU, 73 pays dont 33 africains ont des législations faisant de l’homosexualité un crime. C’est le cas pour l’Ouganda, le Nigeria, le Soudan et la Mauritanie.
Les Européens, les Etats-Unis, le Canada, les pays latino-américains ainsi que l’Afrique du Sud sont pour le maintien de l’expert LGBT. La Chine, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite soutiennent plutôt l’initiative africaine.
L’Assemblée générale devra encore se prononcer en séance plénière, mais pour plusieurs observateurs, le mandat de l’expert sera confirmé.
L’expert onusien des LGBT, le Thaïlandais Vitit Muntarbhorn, a été nommé fin septembre, pour trois ans, par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en vue d’enquêter sur les discriminations et les violences envers les personnes LGBT. Il est probable que ce professeur de droit international ne sera pas le bienvenu dans certaines contrées.
La promotion des droits des personnes LGBT était une des priorités du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui arrive à la fin de son mandat.