Les avocats tunisiens ont voulu encore faire entendre leur opposition contre les dispositions fiscales prévues dans le projet de budget 2017, en manifestant ce mercredi 23 novembre devant le Parlement à Tunis, et en appelant à la démission de la ministre des Finances.
Cette manifestation est la deuxième après une «journée de colère» déjà observé le 21 octobre dernier. Les avocats justifient ces mouvements de protestation par les «développements négatifs que connait le dossier du régime fiscal régissant la profession d’avocat». Ils refusent catégoriquement que l’administration fiscale prenne unilatéralement des décisions spécifiques les concernant.
Le jour de la deuxième manifestation, qui a réuni quelques 200 avocats, a coïncidé avec l’examen du projet de budget du ministère de la Justice par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Hormis les avocats, plusieurs autres corps professionnels désapprouvent les nouvelles mesures du budget qui pèseraient lourdement sur les épaules du citoyen. En dehors de l’imposition de nouvelles taxes sur certaines catégories de profession libérale comme les avocats et les médecins, les autorités prévoient, entre autres, un gel des salaires d’un an dans la fonction publique.
Pour le gouvernement, les mesures de rigueur du projet de budget 2017 visent à lutter contre les déficits publics. Dans un discours au Parlement, fin de semaine dernière, le Premier ministre Youssef Chahed a répété que l’Etat tunisien ne pouvait «plus supporter le déséquilibre» des comptes publics et que des «sacrifices seraient nécessaires.»
Quant au président de la République, Béji Caïd Essebsi, il estime que la loi de finance 2017 représente le moindre mal pour que la Tunisie sorte de la situation «désastreuse» dans laquelle elle se trouve. Dans une interview diffusée mardi par la chaîne de télévision locale, Béji Caïd Essbssi a plaidé pour une solidarité entre toutes les parties en privilégiant l’intérêt nationale. De même qu’il a exhorté au partage du poids des sacrifices à consentir pour sortir le pays de son état actuel.
Le conseil de l’ordre des avocats qui réclame aussi la démission de la ministre des Finances Lamia Zribi, ne semble pas l’entendre de cette oreille.