Les magistrats au Gabon ont entamé ce lundi une grève, suite à l’échec des négociations avec leur ministre de tutelle. La décision a été prise vendredi à Libreville lors d’une assemblée générale du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), parlant d’une grève d’avertissement de 15 jours renouvelables en fonction de la réaction des autorités.
«C’est une grève censée être dure pour attirer l’attention de l’exécutif sur le traitement des jeunes magistrats. Nous sommes un pouvoir et méritons d’être respectés comme tel», a souligné le 1er vice-président du Synamag, Justin Loundou, précisant qu’«il y aura certes un service minimum, mais il n’y aura plus d’audiences dans les tribunaux.»
Les magistrats avaient déposé un préavis de grève le 27 octobre dernier. Ils ont décidé d’exécuter leur menace d’arrêt de travail parce qu’ils ont estimé que les négociations ouvertes par le ministre de la Justice pour examiner leur cahier de charges n’ont pas satisfait leur attentes, tout en reconnaissant, toutefois, les premiers signes d’efforts fournis par les autorités.
La mise à disposition de locaux de travail aux magistrats des tribunaux administratifs de Franceville et de Port-Gentil, les commandes de toges, le paiement de certaines primes comme la Prime d’incitation à la performance (PIP), sont autant de revendications. Ils dénoncent également des affectations arbitraires et anarchiques qui fragilisent l’indépendance de la justice.
Le syndicat a prévenu que si toutes leurs revendications ne sont pas prises en compte à l’issue de ces 15 jours, ils se réunira à nouveau pour décider de la conduite à tenir.
Pour rappel, les magistrats avaient déjà observé une grève de deux jours en juin dernier, pour les mêmes revendications.