Trois ministres du gouvernement sud-africain ont demandé lundi au président Jacob Zuma de céder son poste à la tête du pays, selon des médias locaux citant des sources internes au parti présidentiel, l’ANC.
Derek Hanekom, ministre du Tourisme, Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé et Thulas Nxesi, ministre des Travaux publics, sont les trois personnalités qui n’ont plus voulu ménager leur leader.
Ce coup de force s’est passé lors d’une réunion de la direction de l’ANC, à laquelle était présent Jacob Zuma. La rencontre à huis clos, entamée depuis samedi, devait débattre de l’avenir du chef de l’Etat qui fait l’objet de plusieurs accusations en matière de corruption, mettant en cause l’image du parti, voire du pays en général.
Les trois hommes politiques estiment que Zuma ne peut plus rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat, en 2019. Au cours des débats, particulièrement tendus, un vote aurait été organisé. 34 dirigeants du parti se seraient prononcés pour le départ de leur leader du fauteuil présidentiel, tandis que 30 auraient voté pour son maintien. Une dizaine de personnes devaient encore s’exprimer.
Pour rappel, l’ANC a le pouvoir de destituer le chef de l’Etat. Une telle expérience a été vécue en 2008 avec la destitution de Thabo Mbeki.
La pression autour du chef d’Etat ne cesse de s’accentuer. Il y a quelques jours, Jacob Zuma était confronté aux vétérans de l’ANC qui appellent également à sa démission. Ces anciens qui ont fait part de leurs préoccupations au chef de l’Etat, préconisent l’organisation d’une conférence élective anticipée qui devrait permettre la désignation d’un nouveau chef du parti.
Pour plusieurs observateurs, en dépit de ses soutiens qui sont encore nombreux au sein de son parti, Zuma aura du mal à gouverner avec de telles résistances, au cas où il se maintenait au pouvoir. L’opposition sud-africaine réclame aussi depuis des mois la démission du chef de l’Etat.
L’ANC devra tenir une conférence de presse ce mardi 29 novembre, en relation avec la réunion de son staff.