L’Algérie qui, confrontée à une crise économique et budgétaire sans précédent, tente maladroitement d’emboîter le pas au voisin marocain dans son expansion bien réussie en Afrique.
Le pays du moribond président Abdelaziz Bouteflika, s’apprêtait a organiser un Forum africain d’investissement et d’affaires de trois jours, qui s’est révélé un véritable fiasco, dès son ouverture samedi à Alger, par le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal en compagnie de son ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra et d’autres membres de l’exécutif.
Avant même le début des travaux de cette première rencontre pourtant annoncée en grande pompe à travers les médias algériens, un petit incident protocolaire a forcé le chef de l’exécutif et tous les autres membres de son staff, à quitter précipitamment et sans la moindre excuse pour leurs invités africain, le Centre international des conférences Abdelatif-Rahal d’Alger, où se tenait ou devait se tenir la rencontre qu’organise le Forum des chefs d’entreprises (FCE) algériens avec le soutien du gouvernement.
Sellal et compagnie ont été fâchés par le président du FCE, Ali Haddad qui a pris la parole juste après le Premier ministre, alors qu’il était programmé comme quatrième intervenant.
Cette incident est largement relayée par la presse locale qui s’interroge aussi sur les vraies raisons de l’absence ou l’écartement des représentants du groupe Cervital, considéré comme le deuxième exportateur après le géant pétrolier algérien Sonatrach.
«Au très flambant Centre international des conférences Abdelatif-Rahal d’Alger, ce matin, la tension était à son acmé entre les membres du gouvernement et un patron du FCE qui ne tenait plus en place», commente samedi, «Le Matin d’Algérie» dans sa version électronique, déplorant qu’«au grand dam des participants africains, à peine commencé, le forum tourne à la polémique».
Dans un autre article intitulé «Forum : la dernière charlatanerie d’Alger !», le même journal se demande ce dimanche, «qui a eu l’idée cocasse d’organiser cette grande messe financière censée ouvrir à l’Algérie les portes à l’exportation à des produits qu’elle n’a pas, à frayer le chemin à des entreprises qu’elle n’a plus et à des banques qu’elle n’a jamais voulu avoir ?».
Et le journal de souligner à juste titre, que «notre pays (l’Algérie), démoli par près de 18 ans de gestion irresponsable, archaïque et autocratique, ne possède rien de ce dont il est question dans ce fameux Forum : ni les produits à exporter (sauf à intituler ce forum « Forume Deglet Nour »), ni le savoir-faire à transférer, ni la modernité, ni les compétences pour manager une telle rencontre, ni des dirigeants dévoués à leur mission, guidés par le sens de l’Etat».
Ces quelques phrases dressent fort bien le bilan d’un Etat pratiquement en banqueroute qui risque de finir comme la Grèce. Les milliards de Pétrodollars algérien sont partis en fumée ou plutôt ont été sauvagement dilapidés ou détournés par les caciques du pouvoir au lieu de servir à construire le pays et à diversifier sources de revenus autres que les traditionnels hydrocarbures.