Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a fait part, lundi à New york, d’une enquête qui a permis d’identifier 25 Casques bleus burundais et 16 autres gabonais de la Minusca, accusés d’avoir commis des abus sexuels en République centrafricaine (RCA) entre 2014 et 2015.
L’enquête sur ce scandale sexuel qui a eu lieu à Dekoa, dans la préfecture de Kemo (centre du pays), a été menée en coopération avec des enquêteurs burundais et gabonais et a duré quatre mois. Les enquêteurs se sont basés principalement sur des témoignages, en raison de manque de preuves matérielles ou médicales. Les suspects ont été reconnus à partir de photos et d’autres indices par 45 victimes sur les 139 interrogés par les enquêteurs.
Pour l’ONU, il revient désormais aux autorités des deux pays, auxquelles le rapport d’enquête a été remis, de prendre en main la suite. «Les Nations unies ont transmis le rapport d’enquête aux deux Etats membres, y compris les noms des présumés responsables identifiés, et ont réclamé que des poursuites judiciaires appropriées soient engagées», a affirmé Dujarric.
L’organisation internationale s’attend à ce que le Burundi et le Gabon mènent des compléments d’enquête en interrogeant les soldats incriminés. Ces casques bleus avaient déjà quitté la Centrafrique avant qu’ils ne soient suspectés.
La force de maintien de la paix en Centrafrique (Minusca), composée de 12.000 soldats, fait l’objet d’accusations de violences sexuelles depuis son déploiement en avril 2014. Les troupes françaises également déployées sur place ont été aussi accusées de mêmes maux.
La mission conférée à ces deux forces était de mettre un terme aux conflits entre les rebelles Séléka, caractérisés par une coloration religieuse musulmane, et les milices chrétiennes anti-balaka.