La prison de la ville de Niono, située dans la région de Ségou au centre du Mali, a été la cible d’une attaque, dans la nuit du lundi, occasionnant l’évasion d’une cinquantaine de prisonniers, selon des sources concordantes.
L’assaut a été mené par des jihadistes, certains habillés en tenue militaire et lourdement armés, venus libérer un ou deux détenus, aux cris d’Allah Akbar. Les autres prisonniers ont profité de l’ouverture des portes pour s’échapper.
Un gardien de la prison, qui comptait environ 90 détenus, a perdu la vie, ainsi qu’une douzaine d’assaillants. Deux membres de la garde nationale ont été blessés. Des informations qui restent encore à confirmer.
Certains détenus en fuite ont été rattrapés et reconduits en cellule. Une poignée de prisonniers serait aussi revenue de son propre gré.
Selon une source policière, les jihadistes étaient très bien informés puisqu’ils savaient exactement où se trouvait leur combattant arrêté récemment. ls seraient des hommes d’Amadou Koufa, un prédicateur radical peul ayant fondé un mouvement armé allié au groupe jihadiste Ansar Dine.
Cette nouvelle attaque intervient un mois environ après un assaut similaire à la prison de Banamba (nord-est de Bamako), où les hommes armés avaient réussi à libérer une vingtaine de détenus. Ils avaient aussi attaqué la gendarmerie et une banque.
Quelques jours après cette agression, un porte-parole du groupe djihadiste Ansar Eddine de la localité de Banaba promettait dans une interview que le mouvement «n’oublierait pas ses prisonniers et ferait tout pour les libérer. L’ennemi aura beau barricader ses prisons, nous y entrerons». Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, d’aucuns pensent qu’elle pourrait être à l’actif de ce groupe.
Malgré la présence des forces étrangères dans le pays, des zones entières échappent au contrôle de l’Etat. Les attaques ne cessent de se multiplier depuis 2015.