La justice tchadienne a libéré, onze opposants, dont les chefs de partis Mahamat Bahr Bechir et Gapili Godebne, qui étaient arrêtés en novembre dernier pour avoir bravé l’interdiction de manifester, a indiqué mercredi une source judiciaire.
Le Tribunal de première instance de N’Djamena leur a rendu la liberté en raison d’«infraction non constituée». Une victoire pour les avocats de la défense et pour le Front d’opposition national pour l’alternance et le changement (FONAC), la coalition de l’opposition qui demandait la «libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées».
Le mouvement de protestation prend de plus en plus de l’ampleur au Tchad, malgré les restrictions posées par les autorités. En plus de l’opposition, les syndicats et la société civile dénoncent la gestion de la crise économique et sociale par le régime en place. Le gouvernement a adopté des mesures d’austérité dans l’objectif de faire des économies.
Le 17 novembre, le FONAC, qui secoue le régime autoritaire du président Idriss Déby Itno, a tenté d’organiser un rassemblement pacifique, interdit par les autorités. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation et procédé à l’arrestation des militants, y compris des présidents de partis politiques.
Décidé de poursuivre son combat, malgré les intimidations des autorités, la coalition de l’opposition a organisé, moins d’une semaine après, en collaboration avec des associations et organisations de la société civile, une journée «ville morte» à N’Djamena.
Les fonctionnaires utilisent le moyen de la grève pour réclamer les salaires et les arriérés de salaire non payés, tandis que les étudiants manifestent de temps en temps leur colère depuis l’annonce, en septembre 2016, de la suppression des bourses.
Cette semaine, des femmes syndicalistes ont tenté de se réunir dans la capitale, mais les forces de l’ordre les ont dispersés.