Le roi Mohammed VI du Maroc vient de lancer la deuxième phase d’intégration des migrants en situation irrégulière, après la première phase qui s’est soldée par la régularisation de quelque 25.000 clandestins pour la plupart originaires de pays subsahariens, une opération qui intervient au moment où l’Algérie mène une campagne sans précédent de traque et d’expulsion de subsahariens.
Au Maroc, le succès de la première phase de régularisation qui a eu lieu en 2014, a ouvert la voie à cette deuxième phase. Celle-ci a été lancé « dans l’immédiat » conformément au programme préalablement défini pour fin 2016, selon la Commission nationale chargée de la régularisation et l’intégration des migrants au Maroc, qui en a fait l’annonce lundi dans un communiqué.
« Au cours de sa tournée dans des pays d’Afrique subsaharienne, plusieurs chefs d’Etat ont félicité le Roi Mohammed VI pour sa politique migratoire, qui vise l’intégration économique et sociale de personnes en situation irrégulière issues principalement des pays d’Afrique subsaharienne », précise le communiqué.
La commission rappelle les propos de Mohammed VI qui avait dit le 20 août 2016: « le Maroc compte parmi les premiers pays du Sud à avoir adopté une politique solidaire authentique pour accueillir les migrants subsahariens, selon une approche humaine intégrée, qui protège leurs droits et préserve leurs dignité ».
Scénario opposé en Algérie voisine, où les autorités ont interpellé depuis début décembre plus de 1400 migrants subsahariens, dont des centaines ont été expulsés au Niger. Lundi, au moins 250 Maliens sont arrivés à Bamako où des blessés ont raconté la violence pratiquée contre eux par les forces de l’ordre algériennes.
Cette chasse à l’homme menée contre les subsahariens africains en Algérie a été précédée par une campagne de dénigrement et de haine sans précédent.
Les subsahariens ont ainsi été accusés de propager le sida par le président de la « Commission nationale consultative pour la protection des droits de l’Homme » en personne.
Farouk Ksentini, un proche du président Bouteflika, a ainsi déclaré la semaine dernière: « Les Algériens sont exposés au risque de la propagation du Sida, ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants».