Le chef de l’Etat sud-soudanais, Salva Kiir, a appelé mercredi à un dialogue national, une initiative visant à mettre fin aux violences qui ont émaillé le pays durant trois ans, et à travailler pour la réconciliation nationale.
«Afin de consolider la paix dans notre pays et de rassembler nos concitoyens, j’initie le processus de dialogue national», a déclaré le chef de l’Etat devant le Parlement.
Pour ce faire, il a annoncé qu’un comité de personnalités éminentes sera établi pour mettre en place un agenda et pour conduire les pourparlers qui incluront tous les Soudanais du Sud, y compris l’opposition en exil. «Votre gouvernement garantira la sécurité et la liberté de tous les acteurs qui participeront au dialogue national, y compris ceux qui sont actuellement hors du pays, dont certains qui sont opposés au gouvernement», a-t-il assuré.
Le chef de l’Etat a aussi appelé au pardon mutuel dans le pays. «Je vous appelle tous à vous pardonner les uns les autres, à entreprendre un dialogue en vos capacités propres et à vous considérer comme des citoyens égaux dans ce pays». Il a demandé lui-même pardon à ses compatriotes, pour «les erreurs» qu’il a «pu commettre».
Déplorant la crise économique et la situation politique fragile qui caractérisent son pays, le président a insisté sur le fait que son initiative devrait empêcher que le Soudan du Sud ne se déchire davantage. Il a ainsi appelé tous les groupes armés combattant son régime à renoncer aux violences et à privilégier le dialogue.
Depuis que la guerre civile a éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013, suite à un conflit entre Kiir et son ex vice-président Riek Machar, des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ont été tués et plus de 2 millions déplacés, selon l’ONU.
L’accord de paix signé en août 2015 n’a pu aboutir aux résultats escomptés, comme c’est le cas d’ailleurs des accords paraphés précédemment. Machar qui était entré à Juba dans le cadre du déroulement de cet accord a dû encore fuir le pays suite aux combats de juillet dernier. Il a appelé fin septembre à la reprise de la lutte armée et est depuis exilé en Afrique du Sud.