La société pétrolière tuniso-britannique de prospection et d’exploitation énergétique, Petrofac, a décidé d’interrompre son activité et de quitter définitivement la Tunisie. Son site sur l’archipel de Kerkennah est à l’arrêt à la suite de protestations sociales.
La ministre de l’Energie, Héla Cheikhrouhou a confirmé ce mercredi cette information. Cheikhrouhou consent que la persistance des mouvements de protestation et la poursuite du blocage empêchant la circulation des camions ne pouvaient qu’aboutir à l’arrêt de l’activité de la société pétrolière.
«Malgré l’accord signé en septembre et les promesses de la société civile à Kerkennah, (des manifestants) ont barré la route aux camions à plusieurs reprises», a déclaré Cheikhrouhou. «De cette manière, on ne peut aider les sociétés implantées dans notre pays à travailler», a-t-elle déploré.
La signature d’un accord en septembre dernier, entre le gouvernement et les contestataires, après plusieurs mois d’arrêt de production chez Petrofac, prévoyait, entre autres, un programme d’embauches des protestataires sur trois ans et la reprise de la production.
Pour rappel, la crise a éclaté en début d’année, suite à la suspension d’un programme temporaire créé après la révolution de 2011, et en grande partie financé par Petrofac au nom de la responsabilité sociale des entreprises.
Avec ce programme, des diplômés chômeurs avaient été employés dans des institutions publiques et rémunérés par des compagnies pétrolières par le biais de l’Etat. Mais la continuité de ce système a été remise en cause en 2015 lorsque Petrofac a fait part de sa difficulté de poursuivre son financement et a appelé l’Etat à prendre la relève. Un accord avait été trouvé pour une pérennisation de ces emplois par l’Etat, mais qui ne serait pas suivi d’effet.
La ministre a indiqué mercredi qu’«il faut que la Société civile traite la situation d’une manière responsable (…). De notre côté, nous souhaitons écouter ceux qui barrent la route aux camions et leurs nouvelles revendications», a-t-elle ajouté.
La ministre a regretté la fermeture de Petrofac qui s’avère très couteuse financièrement, et qui est un signal négatif pour les entreprises étrangères installées en Tunisie.
Selon la presse locale, le PDG de Petrofac qui assure 13% des besoins en gaz de la Tunisie, a confié que les autorités tunisiennes n’ont pas saisi la chance qui leur a été accordée.