L’opposant Jean Ping qui continue à réclamer la victoire de la présidentielle d’août passé, a lancé un forum national intitulé «Dialogue national pour l’alternance», auquel prennent part les représentants des partis de l’opposition, ainsi que de la société civile qui est acquise à sa cause.
A la cérémonie d’ouverture du forum, lundi, le leader de l’opposition a décliné l’objectif de cette messe politique prévue du 19 au 23 décembre. Il est question de réfléchir aux «fondements d’une société dynamique et solidaire, une société d’ouverture et de rassemblement», a-t-il indiqué.
Cette initiative intervient alors que le président Ali Bongo avait déjà initié la même démarche de dialogue national, mais auquel le camp de Ping ne veut pas prendre part, prétextant que se réunir autour d’une même table avec le camp Bongo serait une manière de cautionner le pouvoir que ce dernier s’est imposé par la force à la tête du pays.
Si les partisans de Ping se donnent corps et âme pour la réussite de leur conclave, le régime au pouvoir voit en cette initiative, «un simple besoin de communication de l’opposant, qui cherche là à faire parler davantage de lui», d’après la presse locale.
Les autorités considèrent, en effet, que ce dialogue n’a aucune base juridique légale et les résolutions qui en découleront n’auront aucune chance d’être traduites en acte concret dans la vie politique gabonaise.
Le ministre de l’Intérieur, Lambert Noel MATA, a, pour sa part, tenu à mettre en garde Jean Ping contre toute tentative de sortir de la «légalité». «Quiconque sortira de la légalité devra en répondre devant les instances judiciaires. Le Gabon est un Etat de droit qui ne saurait laisser personne, quel que soit son statut, s’aventurer à mettre en mal les institutions de la République et ceux qui les incarnent», a indiqué Mata au cours d’une conférence de presse.
Le ministre estime que Ping devrait mettre un terme à ses revendications, d’autant plus que toutes les voies de recours, après les élections, ont été épuisées. Mais le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 27 août reste convaincu qu’il a gagné le scrutin et veut être reconnu comme le président élu.