Veolia, concessionnaire du réseau d’eau et d’électricité au Gabon, a menacé, mardi, d’arrêter son activité, suite aux impayés de l’Etat et des particuliers.
«La filiale de Veolia peut mettre la clé sous la porte faute de pouvoir payer ses fournisseurs en raison des impayés de l’État et des particuliers», a déclaré le directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), Antoine Boo.
La dette de l’Etat à l’égard de la SEEG s’élèverait à 65 milliards de FCFA (100 millions d’euros), tandis que celle des particuliers a déjà atteint 60 milliards de FCFA (90 millions d’euros).
Selon la presse locale, cette sortie médiatique du patron de la SEEG n’a pas été du goût des autorités gabonaises. «Le gouvernement gabonais exigera des précisions du groupe Veolia suite à la déclaration du directeur général de la SEEG», a fait savoir, mercredi, le ministre de l’Eau et de l’Energie Guy-Bertrand Mapangou.
Manifestant son étonnement que la SEEG n’ai pas employé le moyen habituel de discussion défini dans leur contrat, le ministre a aussi dénigré la société avec sa mauvaise fourniture d’eau et d’électricité en termes de continuité, la vétusté de ses nombreux ouvrages, la mauvaise qualité de l’accueil de ses usagers dans les différences agences de la SEEG.
La SEEG, détenue par Veolia avec 51% et 49% par l’Etat gabonais, a obtenu en 1997 une concession de l’eau et de l’électricité qui expire l’année prochaine. Les deux actionnaires sont en pleine renégociation du contrat, depuis début juillet. D’après certaines sources, la possibilité de l’ouverture de la concession à la concurrence, par le gouvernement gabonais, n’est pas exclue.
A en croire Antoine Boo, la SEEG a investi près de 380 milliards de FCFA (579 millions d’euros) en 19 ans. Mais les investissements pourront s’arrêter si la situation des dettes perdure, a-t-il interpellé.