Le président soudanais Omar el-Béchir a prévenu, jeudi 22 novembre, infliger une défaite militaire à la rébellion, en cas de non-respect de cessez-le-feu qui arrive à son terme à la fin de ce mois de décembre.
Après avoir décrété en octobre dernier une prolongation de ce cessez-le-feu jusqu’à la fin du mois de décembre dans toutes les zones de conflit, dans le pays, le chef de l’Etat veut désormais que son pays entre dans un réel processus de paix. Il a fait savoir que «quiconque refusera de répondre à notre offre de paix ne pourra s’en prendre qu’à lui-même.»
El-Béchir compte s’appuyer sur l’armée pour neutraliser les rebelles au cas où ils ne s’aligneraient pas sur la démarche des autorités. «Nos forces peuvent atteindre toutes les zones rebelles, que ce soit dans les montagnes ou les forêts», a-t-il déclaré.
Le régime soudanais avait signé en juillet 2011 un accord avec une alliance de mouvements rebelles, visant à mettre un terme au conflit opposant, depuis 2003, les forces d’el-Béchir à des insurgés appartenant à des minorités ethniques. Mais les attentes derrière cet accord n’ont jamais été assouvies. Le conflit a déjà fait quelques 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
Une nouvelle série de pourparlers a été entamée entre Khartoum et les rebelles, sous l’égide de l’Union africaine, mais les négociations ont échoué en août dernier.
En octobre, le Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N), une rébellion qui combat l’armée dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan sud, a annoncé qu’il suspendait des discussions de paix avec le gouvernement après que ce dernier eut été accusé par Amnesty International d’avoir perpétré des attaques chimiques dans la région du Darfour.
El-Béchir hausse encore le ton et compte en découdre avec les rebelles en cas d’obstination dans leurs positions. Le chef de l’Etat est lui-même réclamé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans la région de Darfour.