Après l’ouverture de la première séance du procès des accusés dans l’affaire de Gdim Izik lundi, le tribunal de Salé près de Rabat a reporté le procès au 23 janvier prochain, à la demande de la défense des accusés dans l’assassinat, dans des conditions atroces, de 11 membres des forces de l’ordre désarmés.
Les familles des victimes espèrent que ce procès leur rendra justice, alors qu’elles n’avaient pas eu la possibilité de se constituer partie civile devant le Tribunal militaire qui avait jugé l’affaire une première fois en 2013.
Les 25 accusés poursuivis dans cette affaire avaient été condamnés, dans un premier temps, à des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité pour leur implication dans les faits tragiques de Gdim Izik de novembre 2010.
A l’époque, lors du démantèlement pacifique du camp de Gdim Izik, constitué de tentes montées en soutien à des revendications sociales près de la ville de Laayoune, dans le sud du Royaume, les accusés s’étaient violemment attaqués aux forces de l’ordre à l’aide d’armes blanches.
Onze membres des forces de sécurité qui n’étaient pas armés, y avaient péri dans des circonstances particulièrement atroces. Certains ont été décapités et leurs corps mutilés. C’est donc un tribunal militaire qui avait tranché dans cette affaire en 2013.
Mais suite à la mobilisation de la société civile marocaine et de certaines ONG internationales, la justice marocaine a accepté de renvoyer ce jugement devant une juridiction civile et d’annuler la première sentence à l’encontre des accusés. Un renvoi qui a été applaudi par de nombreuses organisations de défense des Droits de l’Homme et la société civile marocaine.
Tous considèrent que le choix de la justice du Royaume de porter cette affaire devant une juridiction civile « confirmait l’orientation du Maroc de consolider l’Etat de droit ». En effet, la justice marocaine a accepté ce renvoi alors même qu’aucune disposition internationale interdisant le jugement de telles affaires par les tribunaux militaires ne l’y oblige.