La justice congolaise a condamné, mercredi, à trois ans de prison 15 personnes pour «rébellion», suite à des manifestations, les 20 et 21 décembre, réclamant le départ du président Joseph Kabila, arrivé à la fin de son mandat constitutionnel.
Au cours du même jugement qui a eu lieu à Lubumbashi, deuxième ville du pays situé dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), trente-quatre autres ont été acquittées.
L’un des avocats de la défense a déclaré à l’AFP que le recours en appel sera engagé. «Nous allons en appel puisque sur le plan du droit, il n’y a eu aucune preuve matérielle de culpabilité», a-t-il fait savoir, qualifiant les condamnations de la justice de «politiques.»
Comme prévu par l’opposition, les anti-Kabila étaient descendus dans la rue pour dénoncer le maintien au pouvoir de Kabila à l’issue de son mandat, le 19 décembre. Des heurts s’en étaient suivis avec les forces de l’ordre, soldés par huit morts selon la police nationale.
La Cour constitutionnelle avait accordé, en mai dernier, au président Kabila de rester à la tête du pays au-delà du terme de son mandat, si l’élection présidentielle censée avoir lieu cette année n’est pas organisée.
En octobre, le dialogue national tenu par la majorité et une frange de l’opposition a accouché d’un accord reportant la présidentielle à avril 2018, et maintenant par ricochet, le président dans ses fonctions jusqu’à cette date. Une décision qu’avait dénoncée la majeure partie de l’opposition qui avait boycotté le dialogue.
Actuellement, un autre dialogue national, lancé la Conférence des évêques et réunissant les responsables de la majorité et de l’opposition, est en cours pour trouver des solutions à la crise politique.