Le président sortant gambien, Yahya Jammeh, estime que la dernière sortie médiatique de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), envisageant une option militaire en Gambie, est une déclaration de guerre et a mis en garde contre toute intervention militaire dans son pays.
Yahya Jammeh a proféré cette menace lors de son discours de fin d’année à la nation. Cette «décision de la Cédéao» d’imposer les résultats de la présidentielle «par tous les moyens possibles est totalement illégale, car elle viole le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses Etats membres », a-t-il déclaré, affirmant que «c’est en fait, une déclaration de guerre et une insulte à notre Constitution. C’est donc totalement inacceptable».
Alors que la CEDEAO presse Jammeh à céder le pouvoir à Adama Barrow, le vainqueur de la présidentielle du 1er décembre passé, le président sortant a réitéré son opposition et avertit qu’il ne participera à aucune négociation menée par la CEDEAO, tant que cette dernière, qu’il accuse d’être «partiale» maintiendrait sa position. Se disant agir conformément à la Constitution de son pays, il a réitéré sa demande d’annuler le scrutin présidentiel du 1er décembre, pour fraudes.
«Sans la quête de la justice dans le cadre de la Constitution gambienne et sans la levée de la menace d’usage de la force dans la position de la Cédéao, l’impasse demeurera, avec le risque d’une escalade en confrontation militaire», a-t-il martelé, se disant prêt à défendre son pays contre toute agression.
Selon la presse mauritanienne, le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz devait se rendre ce lundi à Banjul où il conduira une médiation entre Jammeh et Barrow afin de trouver une sortie de crise pacifique. Certains observateurs estiment que cette médiation pourrait apporter de bons résultats compte tenu des bonnes relations que Jammeh entretient avec son homologue mauritanien.
Début décembre, une médiation conduite par une délégation de chefs d’Etat de la CEDEAO, dirigée par le Nigérian Muhammadu Buhari, avait essuyé un échec.
Le mandat de Yayah Jammeh, qui a déjà passé 22 ans au pouvoir, prend officiellement fin le 19 janvier prochain. Il est attendu du chef de l’Etat mauritanien de convaincre les deux parties en conflit de signer un accord consacrant une sortie de crise avant cette échéance.