La justice américaine a ouvert une enquête contre deux banques européennes, au sujet d’un emprunt caché accordé au Mozambique et ayant servi à ce pays d’acquérir des armes.
Le Crédit Suisse et BNP Paribas sont soupçonnés par la Securities and exchange commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine, d’avoir accordé des titres de créance à une entreprise nationale au Mozambique.
Selon des sources proches du dossier, la SEC, indexerait particulièrement un emprunt obligataire de 850 millions de dollars (environ 810 millions d’euros) passé en 2013 par Crédit Suisse et la banque russe VTB Group pour le compte d’une entreprise publique mozambicaine. Cet argent devait servir initialement à acquérir du matériel de pêche, avant d’être orienté vers l’achat d’équipements militaires.
Cette transaction financière a été faite sans consultation du Parlement, une attitude contraire à la loi. Dans son enquête, la SEC est intéressée par déterminer le niveau d’implication des banques visées dans cet arrangement de prêt dissimulé. Toujours d’après des sources proches du dossier, les deux banques n’ont pas encore reçu de demande d’informations de la part des Etats-Unis.
Cette affaire ramène à la surface la polémique sur les dettes cachées qui a profondément entaché la crédibilité du Mozambique auprès de ses investisseurs internationaux. Récemment, le pays, qui est des plus pauvres au monde, a choisi une entreprise internationale pour auditer sa dette souveraine. Cette démarche a plu au Fonds monétaire international «(FMI) qui a dépêché sur place, mi-décembre, une équipe de travail en vue de reprendre les négociations sur les éventuelles aides.
Le FMI, tout comme la Banque mondiale, avait suspendu, l’année passée, son aide financière au Mozambique, après la découverte des dettes absentes des statistiques officielles. D’emblée, l’institution monétaire a déjà fait savoir que le retour de son aide financière au pays sera conditionné à la mise en place d’une politique d’ajustement fiscal.