La présidence du Nigeria a haussé le ton ce lundi, suite à la mort d’un ressortissant nigérian, tué par des policiers sud-africains dans la ville du Cap, en Afrique du Sud.
La conseillère spéciale à la présidence pour les questions de politiques étrangères et pour la diaspora, Abike Dabiri-Erewa, a précisé dans un communiqué, que la victime, nommée Victor Tochukwu Nnadi, a été étranglée en plein jour par des policiers, sur la place très fréquentée de Grand Parade, dans le centre-ville du Cap.
Elle a qualifié de «barbare», cet acte de la police sud-africaine. «Ce comportement barbare est non seulement inacceptable, mais nous appelons également le Nigeria et l’Afrique du Sud à porter une attention diplomatique» à ce dossier, a-t-elle déclaré.
Pour la police sud-africaine, c’est plutôt Nnadi qui s’était opposé à son arrestation alors qu’il était soupçonné de trafic de drogue. Il aurait tenté d’avaler une dose d’héroïne qu’il s’apprêtait à vendre, ce qui a causé sa mort, d’après la police. Le porte-parole de l’Union nigériane en Afrique du Sud (Nusa), Emeka Ezinteje Collins a fermement dénoncé «ces allégations» faites par les autorités policières.
Ce couac rappelle celui intervenu en avril 2015 lorsqu’une vague de violences xénophobes s’était déclarée en Afrique du Sud, faisant officiellement 7 morts, et des milliers de déplacés parmi des migrants africains. Des domiciles ou magasins appartenant à la communauté nigériane, avaient été saccagés à cette occasion.
Abuja avait alors réagi en rappelant son ambassadeur en guise de protestation. Mais l’Afrique du sud avait accusé le gouvernement nigérian d’exploiter cet incident. Pretoria avait indiqué ne pas avoir adopté la même attitude lorsqu’un toit d’une église s’était effondré en 2015 au Nigéria, causant la mort de 84 Sud-Africains.
Abike Dabiri-Erewa a signalé, dans son communiqué, qu’une vingtaine de Nigérians ont été tués en 2016 en Afrique du Sud, hors de «tout système judiciaire».