Après des jours d’intenses affrontements dans plusieurs villes du nord de l’Algérie entre jeunes manifestants et les forces anti-émeutes, le calme semble revenir progressivement dans certaines localités, toutefois le risque de voir s’embraser à nouveau ces centres urbains n’est pas à écarter.
La tension reste en effet perceptible dans le pays. Des dizaines de personnes ont été arrêtées à Bejaïa, Alger et Bouira. Plusieurs centaines d’autres ont été blessées lors des affrontements entre la police et les contestataires. Les autorités ont usé de la force pour ramener le calme et dissiper les violentes manifestations qui se sont étendues parfois jusque dans les banlieues des villes.
A Bouira par exemple, les protestataires ont bloqué une parcelle de l’autoroute avec des pneus en flamme. Dans la capitale algérienne, les violences ont touché plusieurs zones commerciales. Le quartier chinois a ainsi été ravagé.
A Bejaïa, ville où ont débuté les manifestations, la situation est plus grave encore. Une partie du mobilier urbain a été saccagé, des commerces, des administrations ainsi que des immeubles ont été ravagés par les hordes de jeunes manifestants venus crier leur colère.
Ces affrontements, qui ressemblent fortement à ceux avec lesquels le printemps arabe avait débuté en 2011, ont été fortement médiatisés à l’échelle internationale. L’Algérie, un géant pétrolier aux pieds d’argile, est sérieusement fragilisé par la chute des prix du brut au cours de ces deux dernières années.
Afin de ne pas aggraver la situation économique du pays, le gouvernement a mis en place une série de mesures d’austérité drastiques. Toutefois ces décisions ont été très mal accueillies par la population, notamment par les jeunes, qui sont descendus en masse pour réclamer des changements.
Si pour l’heure aucun pronostic ne peut être émis quant à l’issue de ces violences, les observateurs estiment qu’il faudrait de sérieuses réformes pour éviter à l’Algérie de sombrer dans le chaos.