Le ministre égyptien des Finances, Amro Al-Garhi, a indiqué ce dimanche que son pays prévoit, une nouvelle fois, de réduire ses subventions et augmenter les taxes, toujours dans l’objectif de réduire le déficit et redresser l’économie nationale.
Comme pour la première fois en fin d’année dernière, ces mesures sont consécutives au plan d’aide de 12 milliards de dollars consenti par le FMI en faveur de l’Egypte, en proie à une crise économique et à des troubles sociaux. Le Caire a dû, en contrepartie, s’engager à mettre en œuvre une série de réformes impopulaires.
Le gouvernement égyptien a donc déjà baissé les subventions publiques, laissé flotter librement sa monnaie et adopté une nouvelle TVA, tout en exemptant les produits de première nécessité, comme le pain. Des mesures «difficiles mais inévitables», expliquait le président Abdel Fattah al-Sissi devant le mécontentement croissant de la population.
Lors de sa conférence de presse ce dimanche, Amro Al-Garhi a expliqué que le taux de change défavorable actuel a alourdi la facture des subventions dans le budget. «Le coût des subventions (dans le budget) a augmenté en raison du taux de change actuel car nous importons une large part du pétrole dont nous avons besoin», a-t-il affirmé.
D’où la nécessité de réduire davantage les subventions à l’énergie, a expliqué le ministre. Concernant le taux de la TVA, il pourrait augmenter d’un point, soit à 14%, à partir de juillet prochain.
Les autorités sont en quelque sorte obligées d’aller jusqu’au bout de leurs réformes puisque, conformément à ses règles internes, le FMI ne débourse les autres tranches de la ligne de crédit qu’après vérification de l’application des engagements pris par le pays à soutenir.
Six ans après le Printemps arabe et la chute du président Hosni Moubarak, l’Egypte peine toujours à retrouver la stabilité sur les plans économique, social et sécuritaire. La population est invitée, bon gré mal gré, à prendre encore son mal en patience.