Plus de 50 personnes ont trouvé la mort ce mardi dans un camp de déplacés à Rann, dans le nord-ouest du Nigeria, suite à un bombardement accidentel par l’armée de l’air nigériane.
Parmi les victimes figurent six humanitaires de la Croix-Rouge locale. Plus de 120 autres personnes ont également été blessées dans ces frappes aériennes, dont 13 volontaires de la Croix-Rouge nigériane qui étaient en mission à Rann pour distribuer de la nourriture à plus de 25.000 personnes déplacées.
L’armée a expliqué que l’erreur s’est produite alors que des militaires étaient à la poursuite de présumés insurgés islamistes de Boko Haram. L’aviation avait reçu des informations faisant état de regroupements de «terroristes de Boko Haram» dans la région de Kala-Balge, a affirmé le major général Lucky Irabor, lors d’un point presse à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, notant aussi qu’il a donné l’ordre d’intervenir pour résoudre le problème.
«La frappe a été menée, mais malheureusement il s’est avéré que des habitants ont été touchés», a déploré Irabor, responsable des opérations militaires contre le groupe jihadiste Boko Haram. Un des avions a bombardé accidentellement l’intérieur du camp de Rann où les humanitaires étaient en train de distribuer de la nourriture aux déplacés.
Pour le directeur des opérations de Médecins Sans Fontières, Jean-Clément Cabrol, «cette attaque à grande échelle contre des personnes vulnérables qui ont déjà fui des violences extrêmes est choquante et inacceptable.»
Le président nigérian Muhammadu Buhari a fait part, dans un communiqué, qu’il a appris avec «une profonde tristesse» ce bombardement qu’il qualifie de «regrettable erreur opérationnelle». Il a appelé les populations au calme.