Alors que les autorités ivoiriennes venaient de résoudre, il y a une semaine, les mutineries d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, c’est au tour des militaires de carrière de se révolter ce mardi 17 janvier.
Les gendarmes ivoiriens d’Abidjan et d’autres villes du pays ont tiré, à leur tour, en l’air, pour protester contre un accord financier trouvé entre le gouvernement et leurs collègues issus des Forces nouvelles, ancienne rébellion, à l’origine de la mutinerie de Bouaké, Korhogo et Daloa, début janvier. Selon cet accord, des primes s’élevant à 12 millions de CFA (18.000 euros) seront accordés à 8500 anciens rebelles d’ici la fin de l’année. Le paiement a d’ailleurs déjà commencé.
Les soldats non concernés par cette résolution entre les autorités et les anciens rebelles ont manifesté leur mécontentement et exigent également des primes semblables à celles promises à leurs collègues. Un mutin a été tué par la Garde républicaine à Yamoussoukro, capitale politique du pays.
Le gouverneur de Yamoussoukro, accompagné de chefs religieux et d’autorités locales, a rencontré les nouveaux mutins pour tenter d’apaiser les choses. Les militaires mécontents se seraient engagés à arrêter les coups de feu en attendant qu’un émissaire du gouvernement les rencontre pour discussion. Un calme précaire serait revenu dans la ville dans la soirée.
Selon certaines sources, les gendarmes mutins et les anciens rebelles se seraient affrontés, toujours dans la ville de Yamoussoukro.
Un observateur local fait remarquer que la décision du président Alassane Ouattara d’accepter de répondre favorablement aux doléances des anciens rebelles est un mauvais précédent dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. «Comment des ex-combattants qui ont été intégrés dans l’armée sans concours, peuvent-ils réclamer à l’Etat le paiement de primes de guerre ? Leur intégration dans l’armée n’est-elle pas une forme de récompense ? Comment le Président Ouattara a-t-il pu céder à un tel chantage», s’interroge-t-il.