L’opposition équato-guinéenne a manifesté son mécontentement contre l’octroi par les autorités de Malabo l’exil à l’ex-président gambien, Yahya Jammeh, sans que la question ne soit au préalable débattue par les institutions compétentes.
Après six semaines de crise postélectorale en Gambie, Yahya Jammeh qui refusait de céder le pouvoir à Adama Barrow a finalement accepté de quitter Banjul samedi soir, suite au dernier ultimatum donné par la CEDEAO pour abandonner le fauteuil présidentiel.
Le principal parti d’opposition en Guinée équatoriale, la «Convergence pour la démocratie sociale» (CPDS), qui a appris, par les médias internationaux, cette information concernant l’exil politique accordé par le président Teodoro Obiang à son homologue Jammeh, a réagi immédiatement.
«Le CPDS rejette cette décision et tient pour responsable (le président) Obiang Nguema de toutes les conséquences qui peuvent survenir de la présence de ce personnage dans notre pays», indique le communiqué de la formation politique qui souligne aussi que c’est la première fois, dans son histoire, que la Guinée équatoriale accueille un exilé politique sur son territoire.
Un membre du bureau politique du parti, Wenceslao Mansogo Alo, a déclaré que «c’est une nouvelle qui nous a complètement surpris. On n’en a jamais entendu parler… Il s’agit là d’une décision complètement personnelle du Président Obiang». Il a noté que le Parlement n’a jamais évoqué cette question. L’opposition est en train de se réunir pour «connaitre les tenants et les aboutissants» de cette décision du chef de l’Etat, a-t-il conclu.
Le nouveau président gambien, Adama Barrow, qui se trouve encore au Sénégal où il a prêté son serment, serait attendu avec empressement à Banjul. D’après Halifa Sallah, ex-porte parole de la coalition de l’opposition gambienne, Barrow devrait «bientôt» arriver à Banjul, peut-être même dès ce lundi 23 janvier.
Dimanche en début de soirée, au lendemain du départ de Jammeh, des militaires de la coalition de la CEDEAO pour la Gambie, sont entrés dans Banjul sous les acclamations de la population, voire de leurs homologues gambiens. L’objectif du déploiement de ces soldats est de contrôler des points stratégiques en vue de sécuriser les populations et faciliter la prise de fonction du président Barrow.