Le gouvernement zimbabwéen n’a pas tardé à réagir aux déclarations de Julius Malema, le leader de gauche radicale en Afrique du Sud, qui a exhorté le président Robert Mugabe de quitter le pouvoir, dans l’intérêt du pays. Le ministre de l’Information a dénoncé l’audace de l’homme politique sud-africain vis-à-vis de leur chef d’Etat.
«Comment ce soi-disant révolutionnaire habillé en Gucci, peut-il se permettre de s’adresser ainsi au président Robert Mugabe ?», s’est insurgé le ministre qui a qualifié par ailleurs Malema de «charlatan politique», dans un communiqué publié à cet effet ce mercredi.
Julius Malema a suggéré à Mugabe d’abandonner son poste, à l’exemple du président gambien Yahya Jammeh qui s’est réfugié en Guinée équatoriale. Un changement de ton de la part de cet homme politique qui était entre temps un fervent partisan de Robert Mugabe. Malema soutenait la réforme agraire de Mugabe et son régime politique.
Si l’ancien leader des jeunes de l’ANC en Afrique du Sud met en avant l’âge du président Mugabe, 92 ans, et qu’il est temps de céder la place aux plus jeunes, les autorités zimbabwéennes estiment qu’il a encore les aptitudes pour demeurer Président de la République. D’ailleurs, son parti l’avait investi pour défendre une fois de plus ses couleurs à la présidentielle qui aura lieu en 2018.
Le départ de Mugabe est aussi sollicité par une partie de la population zimbabwéenne. Ces derniers mois, une vague de manifestations anti-Mugabe a secoué le pays, protestant contre la politique économique du chef de l’Etat.
Si par le passé, la protestation était très passive craignant la répression disproportionnée du pouvoir, les citoyens mécontents s’affranchissent progressivement de leur peur et utilisent leurs droits constitutionnels pour demander des comptes aux autorités.