Des jeunes chômeurs tchadiens ont brûlé leurs diplômes dans l’intention de montrer leur désespoir.
Ils étaient une centaine de jeunes à N’Djaména, filles et garçons, diplômés sans emploi, tous munis d’une copie de leur diplôme, à se réunir ce lundi en sit-in devant le siège de l’Assemblée nationale, pour protester contre la non-intégration des jeunes à la fonction publique.
Ils ont aussi exécuté leur opération «Brûlez les diplômes». Le responsable du Mouvement de ces chômeurs, Moussokdjim Berodjingar, a montré l’exemple en brulant son propre diplôme de Master en lettres modernes. «Il ne vaut rien, il ne peut pas me garantir un emploi», a-t-il déclaré. Bas du formulaire
«Les jeunes diplômés sont abandonnés à leur triste sort» a-t-il affirmé à la presse. Berodjingar a aussi déploré que l’accès à l’emploi dans le secteur privé ne soit pas «chose facile faute d’industrialisation du pays». Il a regretté que les autorités ne prévoient pas de financement pour créer des entreprises, alors que, ajoute-t-il, les banques n’accordent des prêts qu’à ceux qui travaillent déjà ou qui peuvent fournir des garanties pour le remboursement.
Parmi les jeunes protestataires, certains ont déjà passé une dizaine d’années à chercher l’emploi en vain. Leur sit-in a été rapidement interrompu par la police qui les a dispersés.
Le chômage au Tchad ne fait que prendre de l’ampleur à cause de la crise économique qui secoue le pays depuis la chute des cours du pétrole. L’Etat a suspendu pour trois ans l’intégration de jeunes diplômés dans la fonction publique. Plus que cela, le gouvernement a mis en place des mesures d’austérité afin de réguler la crise. La suppression des bourses des étudiants ou encore la réduction de 80% des indemnités des fonctionnaires sont autant de mesures décrétées par les autorités. D’où la multiplication des grèves à travers le pays.