Lors du dernier sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, l’organisation continentale a soutenu, au cours d’une session à huis clos, un retrait collectif des pays membres de la Cour pénale internationale (CPI).
Mais devant les divergences des points de vue entre les dirigeants africains, il a été décidé que l’initiative de l’UA ne sera pas juridiquement contraignante. Il appartiendra à chaque pays de décider du retrait ou pas de cette institution. L’on sait déjà que des pays comme le Nigeria et le Sénégal sont favorables au maintien des pays africains au sein de la CPI.
La CPI est considérée par de nombreux pays du continent comme une institution partiale qui ne jugeraient que des leaders d’Afrique, alors que plusieurs autres chefs des puissances mondiales sont tout aussi bien coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Certains qualifient les poursuites engagées par la CPI contre les responsables africains d’«injustifiées.»
L’Afrique du Sud, la Gambie et le Burundi ont déjà claqué la porte de la CPI au cours de l’année 2016. D’autres pays menacent de quitter le navire, notamment l’Ouganda, la Namibie et le Kenya. Mais aux yeux de certains observateurs, la majorité des pays qui veulent tourner le dos à la CPI sont ceux dont les dirigeants ont les mains sales et veulent échapper aux poursuites judiciaires.
L’Union africaine encourage par ailleurs ses pays membres à renforcer la Cour africaine de justice et des droits de l’homme pour lui permettre de traiter les crimes de guerre et des cas de génocide.
L’Afrique compte 34 signataires du Statut de Rome (le traité qui a créé la Cour pénale internationale).