Plusieurs centaines de Burundais ont manifesté ce samedi à Bujumbura, la capitale du Burundi, pour protester contre un rapport de l’ONU faisant état des violations alarmantes des droits de l’homme par le pouvoir en place.
Le document révèle en effet la fuite présumée de plusieurs centaines d’habitants à cause des violences qui continuent à semer la terreur dans le pays.
Pour les autorités, le texte, produit par un groupe d’experts des droits de l’homme, renferme de fausses informations. «Il y a de fausses informations qui sont passées à la radio BBC, comme quoi, au Burundi, il y a des Burundais qui sont en train de fuir le pays, moyennant 500 personnes par jour et qu‘à la fin de l’année, il y aura un demi-million de Burundais qui auraient fui le pays. Ce qui est totalement faux», a déclaré Thérence Ntahiraja, assistant du ministre de l’Intérieur. Pour les autorités burundaises, ceux qui quittent le pays fuient plutôt la famine.
Le gouvernement qui estime que la paix est désormais revenue dans le pays, a appelé ainsi les Burundais à descendre dans les rues de la capitale pour manifester leur colère contre ce rapport. Cette nouvelle manifestation vient environ deux semaines après celle organisée le 28 janvier dernier pour dénoncer une résolution du Parlement européen qui appelait le Conseil de sécurité de l’ONU et la Cour pénale internationale à enquêter sur la crise au Burundi.
L’opposition burundaise dénonce ces grandes messes organisées par les autorités et qui deviennent de plus en plus monnaie courante, pour protester contre les rapports des organisations internationales.
Elle estime que le pouvoir de Pierre Nkurunziza se sert de ces manifestations non seulement pour faire pression sur la communauté internationale, mais aussi pour distraire la population devant les vrais défis du pays, notamment l’insécurité et la misère.