Le Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI) est monté au créneau ce lundi, suite à l’arrestation de six journalistes ivoiriens pour «divulgations de fausses nouvelles», exigeant leur libération immédiate.
Dans un communiqué, le Synapp-CI a «condamné fermement cette énième atteinte flagrante à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, deux droits fondamentaux de l’homme, reconnus et protégés par la Constitution ivoirienne». «Il n’appartient pas aux journalistes de cacher la vérité, bien au contraire », a martelé le secrétaire général du syndicat, Guillaume Gbato.
Les six journalistes, notamment trois directeurs des quotidiens ivoiriens indépendants ou d’opposition, avec leurs collaborateurs, ont été arrêtés dimanche et sont détenus dans un camp de gendarmerie à Abidjan où ils sont entendus concernant leurs publications relatives à la mutinerie des Forces spéciales à Adiaké (sud-est, 100 km d’Abidjan).
Le procureur de la république, Richard Adou, a expliqué, dans un communiqué, que leur arrestation est liée «aux récents mouvements d’humeur des militaires» au cours desquels, «certains organes de presse ont divulgué de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte.»
Richard Adou a rappelé aussi que «ces agissements tombent sous le coup de la loi qui réprime l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion, les atteintes à l’autorité de l’Etat et la publication d’informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l’Etat.»
Mais le Synapp-CI ne l’entend pas de cette oreille. Il a noté, dans son document que les informations relatives aux accords intervenus entre les soldats des Forces spéciales et le gouvernement «ne peuvent, en aucun cas, être assimilées à une incitation à la révolte». Exprimant sa déception face à ces «attitudes et pratiques proprement illégales visant à humilier les journalistes en Côte d’Ivoire», le syndicat a exigé «la libération immédiate et sans conditions» des journalistes qui sont «illégalement» détenus.
Notons qu’à côté de l’initiative du Synapp-CI, d’autres organisations des médias, une quinzaine, ont condamné lundi, dans une déclaration commune, l’arrestation et la détention des six journalistes et exigé leur «libération immédiate.»