La Gambie annule le processus de son retrait de la CPI

Les nouvelles autorités de la Gambie ont annulé le retrait de leur pays de la Cour Pénale Internationale (CPI), en saisissant les Nations unies avec une correspondance qui manifeste clairement l’intention de ré-adhérer à la CPI.

L’information a été annoncée mardi 14 février à travers un communiqué du gouvernement lu sur la télévision publique. «Le gouvernement gambien a informé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en sa qualité de dépositaire du statut de Rome (instituant la CPI), de sa décision d’interrompre le processus de retrait de cette organisation initiée en novembre 2016», a indiqué le document.

«La Gambie se considère comme un Etat-partie du traité de Rome et continuera à remplir les obligations dues à un nouveau gouvernement engagé dans la promotion des droits humains, la démocratie, la bonne gouvernance et le respect de l’Etat de droit», a également souligné le communiqué.

Un retournement de situation qui n’est pas une surprise, dans la mesure où le nouveau président Adama Barrow avait promis durant sa campagne pour la présidentielle d’intégrer à nouveau la CPI.

La Gambie avait entamé le processus du retrait de la CPI en novembre 2016 sous l’ère de l’ex-Président Yaya Jammeh. L’ex-régime gambien accusait la Cour de persécuter les Africains, en particulier leurs dirigeants, et de fermer les yeux sur «au moins 30 pays occidentaux» qui auraient commis des crimes de guerre depuis la création de cette juridiction sans être inquiétés.

Avant ce retrait, les anciennes autorités gambiennes avaient tenté en vain de convaincre la CPI de poursuivre les pays de l’Union européenne pour la mort de nombreux migrants africains en Méditerranée. La Gambie avait alors menacé de prendre des mesures si elle n’était pas entendue.

L’élection d’Adama Barrow, le 1er décembre, a mis fin aux 22 ans de pouvoir de Yahya Jammeh jugé autoritaire par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme.