Le facilitateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, s’attèle à réunir, une nouvelle fois, pouvoir et opposition autour d’une même table, et ce du jeudi 16 au samedi 18 février à Arusha, une ville au nord de la Tanzanie.
Hormis les autorités du Burundi, Mkapa a invité des grandes figures du Cnared, plateforme regroupant la quasi-totalité de l’opposition burundaise intérieure et en exil, ainsi que d’anciennes grandes figures du parti au pouvoir qui ont fui le Burundi après avoir contesté le 3e mandat de M. Nkurunziza.
D’emblée, le Secrétaire Général du CNDD-FDD, le parti au pouvoir a signifié ce mardi que son parti ne siégera pas aux côtés des putschistes et des responsables de l’insurrection de 2015 qui sont poursuivis par la justice burundaise. Le CNDD-FDD réclame leur arrestation par les autorités tanzaniennes, une fois arrivée à Arusha en Tanzanie, a précisé Evariste Ndayishimiye.
Même son de cloche au niveau de la présidence burundaise. Le conseiller principal chargé de la Communication à la présidence, Willy Nyamitwe, a déclaré également mardi que le gouvernement burundais réclame auprès de la facilitation la correction de «certaines tares» relevées au niveau de l’organisation de la prochaine session du dialogue avant qu’elle n’ait lieu.
«Certes, le gouvernement burundais a été invité à cette session. Toutefois, il estime qu’il y a des tares qui ont besoin d’être corrigées avant de savoir s’il répondra présent ou pas», a affirmé Nyamitwe. Parmi les tares, il a relevé notamment la présence des personnes poursuivies par la justice burundaise, la dénomination de certaines formations politiques en violation de la loi sur les partis politiques.
Il a aussi évoqué l’inclusion d’une personnalité onusienne déjà récusée par Bujumbura en la personne du conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, le diplomate britanno-marocain Jamal Benomar.
Certains observateurs font déjà remarquer que les chances de réussite de cette nième session du dialogue sont aussi réduites que les précédentes. Pourtant, pour la première fois, les questions de fond devraient être abordées au cours de cette rencontre, après plusieurs sessions consacrés aux préliminaires et qui se sont soldés par un échec.