L’ex-chef de l’Agence nationale du renseignement (NIA) en Gambie, Yankuba Badjie, a été arrêté par la police gambienne, a déclaré mardi, une source policière à Banjul.
Badjie qui a été limogé, début février, par le nouveau président Adama Barrow, a été placé «en détention provisoire» et «interrogé sur des affaires survenues durant la période pendant laquelle il a dirigé la NIA».
La NIA était considérée par plusieurs observateurs comme un instrument de répression dont se servait l’ancien régime de l’ex-président Yahya Jammeh pour torturer ses opposants. L’ancien chef de l’Etat était lui-même accusé de diriger son pays d’une main de fer durant son règne qui a duré 22 ans.
A son arrivée au pouvoir, comme pour rompre avec le passé de cette institution étatique qui était qualifié d’agence de «torture et de mort», le nouveau président a rebaptisé l’Agence du nom de «Service de renseignements d’Etat» (SIS). Il a également remplacé son chef en nommant à sa place Musa Dibba qui n’est autre que l’ancien directeur financier de la NIA.
Dans le communiqué officiel annonçant le limogeage de Yankuba Badjie, au début de ce mois, les autorités avaient indiqué les nouvelles orientations du SIS. Le nouveau directeur général du SIS, aura comme principale mission de superviser les réformes à venir de cette institution.
L’institution elle-même est uniquement mandatée pour s’occuper des questions liées aux renseignements de l’Etat et elle n’aura plus à effectuer des arrestations et des détentions. Elle est désormais dépourvue de toute prérogative pouvant l’amener à mener des actions contraires au respect des droits de l’homme
A la même occasion, le communiqué avait informé qu’Adama Barrow devait diligenter des enquêtes sur l’ampleur des allégations d’atrocités commises par la NIA et d’autres institutions de sécurité de l’État.