L’Etat gabonais a décidé de prolonger la concession du Français Veolia sur cinq ans, malgré le mauvais bilan de ses activités au Gabon, ces 20 dernières années.
Veolia qui détient 49% des parts dans la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) avait signé en 1997, une concession sur 20 ans pour la gestion de l’eau et d’électricité dans le pays. Le contrat arrive à expiration le 30 juin prochain.
D’emblée, les autorités gabonaises ne sont pas satisfaites du travail accompli par le géant français. Dans un entretien avec un média local, le ministre d’Etat gabonais en charge de l’Eau et de l’Energie a utilisé des expressions telles «une catastrophe» ou des «engagements non tenus» pour signifier l’insatisfaction de l’Etat gabonais qui a gardé 51% des parts dans la compagnie.
Mais cette insatisfaction n’a pas empêché les autorités de Libreville de renouveler le contrat de Veolia pour 5 ans. Selon le ministre de l’Economie, Régis Immongault, ces années en plus devraient permettre à l’Etat de se décider sur la continuité ou non avec Veolia. Il a expliqué que l’Etat, qui pourtant ne voulait plus renouveler la concession, n’a pas préparé, au moment convenable, un nouvel appel d’offres pour une ouverture de la concession à la concurrence.
La SEEG-Veolia a aussi matière à reprocher l’Etat gabonais. En décembre dernier, le directeur général de la société, Antoine Boo, s’était plaint publiquement des impayés de l’Etat et des particuliers, menaçant de mettre la clé sous la porte faute de pouvoir payer ses fournisseurs. Le gouvernement avait accueilli avec froideur cette annonce qui avait provoqué par la suite une guerre des mots entre les deux parties.
La compagnie d’eau et d’électricité avait estimé, fin 2016, la dette de l’Etat à 65 milliards de francs CFA et celle des particuliers à 60 milliards (soit respectivement 100 et 90 millions d’euros).