Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a été inculpé ce mardi 7 mars et placé sous mandat de dépôt, pour détournement de deniers publics.
La justice lui reproche de n’avoir pas justifié une somme de 2,7 millions d’euros issus d’un fonds de l’Etat alloué à la mairie, entre 2011 et 2015. Les chefs d’inculpation retenus à son encontre sont ceux «d’escroquerie portant sur des deniers publics, de détournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs, et de blanchiment de capitaux», selon Me Bamba Cissé, un de ses avocats.
Depuis que cette affaire a éclaté, il y a quelques jours, l’ancien ministre Sall a toujours réfuté les accusations à son encontre. Ses défenseurs ont dénoncé une manœuvre politique, convaincus que leur client fait face à un complot qui n’a autre but que de nuire à sa carrière, la justice elle-même étant aux commandes des autorités.
Khalifa Sall dirige la mairie de Dakar depuis 2009. Dissident de son parti, le Parti socialiste (PS) qui est une formation membre de la coalition au pouvoir, il est considéré comme candidat potentiel à la présidentielle de 2019. Il a déjà posé quelques actes allant à l’encontre des projets de la majorité au pouvoir, tel son appel à voter non au référendum pour la révision constitutionnelle proposée par le président Macky Sall en mars 2016.
Par son inculpation, «il s’agit en vérité d’empêcher un opposant politique de briguer le suffrage des Sénégalais et il fallait coûte que coûte, arrêter ses ambitions ou en tout cas le contraindre pour le mettre dans une situation où il ne pourra pas atteindre son objectif», a déclaré Clédor Ly, un des avocats, à la sortie du tribunal où Khalifa Sall a été écroué à la suite de son audition.