Une plateforme dédiée à protéger les lanceurs d’alerte africains a été lancée ce mardi à Dakar, la capitale sénégalaise où elle sera basée.
La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) est l’initiative de l’avocat français William Bourdon, du magistrat espagnol Baltasar Garzon et d’Alioune Tine, responsable d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.
L’ONG qui sera présidée par Bourdon se veut «un mécanisme et un moyen de protection» pour ceux qui dénoncent des fraudes contre l’intérêt général, mais sont en retour les premières victimes de leurs propres révélations. Elle proposera à ces vigies une assistance technique, juridique et médiatique et veillera à la continuité de leur travail.
Pour y parvenir, la PPLAAF comptera sur ses membres, notamment les nombreux avocats de plusieurs pays, les associations de juristes et les organisations non gouvernementales. L’accompagnement de ces sentinelles sera assuré avant, pendant et après le lancement d’alerte, grâce à un site Internet et une ligne téléphonique protégés qui seront mis à leur disposition.
«Nous avons décidé de les protéger ici en Afrique, le continent où ils sont les moins protégés et courent plus de risque d’être arrêtés ou poursuivis» a fait savoir le président de la plateforme. Pour Alioune Tine, il revient aussi à la société civile et aux organisations internationales de protéger ces lanceurs d’alerte qu’il qualifie de «héros des temps modernes» qui risquent la prison, et parfois la mort, au nom de la défense de l’intérêt général.
De l’avis de plusieurs observateurs, les malversations perpétrées par des élites politiques et des hommes d’affaires ont pu éclater au grand jour, dans de nombreux pays africains, grâce à ces vigies. La plateforme encourage ainsi les Etats africains à se doter de lois fortes de protection des lanceurs d’alerte. Seuls 7 pays sur 54 ont adopté des lois de protection des lanceurs d’alerte, contre 11 sur 28 en Europe.