Le gouvernement sud-africain a renoncé officiellement, mardi, à son intention de se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI), suite au jugement rendu par la Haute Cour de Pretoria, qualifiant ce retrait d’«anticonstitutionnel».
Une correspondance a été envoyée à cet effet aux Nations Unies par Pretoria, informant que «l’instrument de retrait (avait) été jugé inconstitutionnel et invalide», et que «l’approbation du Parlement sud-africain doit être obtenue avant que l’instrument de retrait du traité de Rome sur la Cour pénale internationale puisse être déposé à l’ONU.»
Les autorités sud-africaines avaient annoncé leur décision de quitter la CPI en octobre dernier, suite à la polémique causée par leur refus d’arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, qui était alors sur leur territoire en juin 2015 pour un Sommet de l’Union Africaine. Le chef de l’Etat du Soudan est poursuivi par la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité. Les autorités de Pretoria avaient justifié leur opposition par l’immunité présidentielle dont jouit el-Béchir.
Mais la Haute Cour de Pretoria, saisie par l’opposition sud-africaine, avait jugé, le 22 février dernier, que le processus du retrait de la CPI engagé par le gouvernement, sans au préalable obtenir l’approbation du Parlement, «était anticonstitutionnel et nul». Elle avait donc ordonné au gouvernement de révoquer immédiatement sa notice de retrait.
L’Afrique du Sud qui n’a pas renoncé définitivement à claquer la porte de la CPI, compte ainsi déposer prochainement, devant les députés, un projet de loi de retrait de la Cour internationale, pour se conformer à la décision du tribunal de Pretoria. Certains observateurs estiment que si la décision de se retirer de la CPI est débattue dans l’hémicycle, il y a des fortes chances que les députés, qui sont en majorité de la mouvance présidentielle, votent en faveur.
Pretoria dénonce le parti pris anti-africain de la part de la CPI, comme plusieurs autres pays du continent. Le Burundi est aussi sur la voie du retrait du Statut de Rome. En Gambie, où le même processus était lancé par l’ancien président Yahya Jammeh, les nouvelles autorités ont saisi l’ONU en février pour annuler le retrait.