L’Assemblée nationale en Mauritanie a adopté ce jeudi 9 mars un projet de loi de révision constitutionnelle qui prévoit la suppression du Sénat, deuxième chambre du Parlement.
L’opposition radicale qui a tenté, pendant plusieurs mois, de mener une campagne contre l’adoption de ce projet n’a pu obtenir gain de cause. La coalition d’une quinzaine de partis de l’opposition réunis au sein du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) considère la réforme constitutionnelle, initiée par le gouvernement, comme un «tripatouillage» de la Constitution. Pour le président du FNDU, le pouvoir s’entête à faire passer son projet «contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple et de la classe politique.»
L’Assemblée nationale, dominée par le parti présidentiel, s’est donc prononcée en faveur du texte avec 121 voix sur 147 députés présents. Le projet sera soumis ensuite au Sénat puis à un référendum populaire ou à un congrès parlementaire, s’il passe le cap de cette deuxième chambre du Parlement.
En plus du Sénat qui sera remplacé par des Conseils régionaux, d’autres modifications qui interviendront dans la Loi fondamentale actuelle, qui date de 1991, concernent, entre autres, le drapeau et l’hymne national. La Haute Cour de Justice, le médiateur de la République et le Haut Conseil islamique seront supprimés et ne figureront donc pas dans la nouvelle mouture de la Constitution.
Toutes ces modifications sont le résultat du dialogue tenu en septembre et octobre derniers, entre la majorité, réunie autour du président Mohamed Ould Abdel Aziz, et l’opposition dite modérée. Le chef de l’Etat est d’avis que la mise en œuvre de la révision constitutionnelle devrait avoir «des répercussions positives sur l’avenir de la démocratie dans le pays.»