L’opposition mauritanienne a exhorté ce samedi, le Sénat à rejeter le projet de révision de la Constitution initié par le gouvernement.
Cette demande a été clairement exprimée après une marche de contestation organisée par l’opposition et qui aurait réuni plusieurs milliers de personnes.
«Nous demandons au Sénat de rejeter cette révision et de refuser de signer son propre arrêt de mort», a déclaré Moussa Fall, le président du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU), coorganisateur de la marche avec d’autres partis d’opposition.
En effet, les réformes sollicitées par les autorités prévoient, entre autres, la suppression du Sénat. «Ils doivent se refuser de signer leur arrêt de mort en apportant eux-mêmes l’arme de leur assassinat», a ajouté Moussa Fall.
C’est à partir de ce lundi que les Sénateurs vont entamer l’examen du projet qui a déjà passé le cap de l’Assemblée nationale où il était majoritairement adopté la semaine passée.
Les amendements proposés à être apportés à la Constitution sont issus d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée en septembre-octobre 2016. Ils prévoient la suppression non seulement du Sénat qui devrait être remplacé par des Conseils régionaux, mais aussi de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique. Le drapeau national devrait quant à lui subir des modifications.
Malgré les assurances données par le président Mohamed Ould Abdel Aziz sur le bien-fondé de la révision constitutionnelle, l’opposition estime que le pouvoir agit contre la volonté de la majorité du peuple et de la classe politique.
S’il est adopté par le Sénat, la deuxième chambre du Parlement, le texte sera ensuite soumis à un congrès parlementaire.