Les médecins au Kenya ont enfin décidé, ce mardi, de mettre fin à leur grève qui a duré plus de trois mois, suite à un accord conclu entre les responsables syndicaux représentant le corps médical et le gouvernement.
«En tant que syndicat des médecins, nous avons conclu un accord de retour au travail avec le gouvernement, qui met fin à la grève des médecins qui a durement affecté le pays pendant 100 jours», a déclaré Ouma Oluga, secrétaire général du Syndicat des praticiens, pharmaciens et dentistes (KMPDU), lors d’une cérémonie télévisée.
Mais Ouma Oluga a précisé aussi que le différend qui a mené à la grève n’a pas été résolu. Les grévistes réclament toujours l’application d’un accord conclu avec le gouvernement signé en 2013 qui préconisait la multiplication par trois des salaires actuels des médecins, le recrutement de plus de médecins et de meilleurs équipements dans les hôpitaux publics.
Ce qu’a semblé confirmé le président du Conseil des gouverneurs, Peter Munya, qui a souligné que «ce que nous avons signé aujourd’hui avec les représentants syndicaux de médecins, c’est un accord de compromis qui ouvre la voie à de futures négociations sur les demandes d’augmentations de salaires. Le Conseil des gouverneurs rassemble les gouverneurs des 47 comtés du Kenya.
Les menaces, la semaine passée, du président Uhuru Kenyatta de congédier les 5000 médecins en grève s’ils ne reprenaient pas le travail, ou encore les menaces de prison déclarées à d’autres occasions par les autorités, n’ont pas réussi à faire fléchir les médecins.
Notons que les grévistes, qui dénonçaient également la corruption endémique dans le pays, ont bénéficié du soutien de nombreux Kényans pendant leur mouvement qui a pourtant eu des lourdes conséquences sur les malades qui étaient parfois, contre leur gré, dirigés vers des cliniques privées.