Le projet de révision de la Constitution au Bénin qui est sur la table de l’Assemblée nationale et devrait être examiné ce vendredi 24 mars, continue à susciter des polémiques dans le pays.
Certaines voix se sont levées pour faire remarquer que quelques amendements figurant sur le texte final transmis à l’Assemblée nationale ne témoignent pas de la fidélité aux travaux de la commission qui s’est penchée sur les modifications à apporter à la Constitution.
Du côté de l’opposition et de la société civile, l’on dénonce l’opacité du projet qui en plus se limitera à la validation par le Parlement (acquis au président), sans consultation de la population via l’organisation d’un référendum. Le gouvernement du président Patrice Talon a, en effet, choisi de faire valider son projet de révision de la constitution par un vote parlementaire, le référendum étant jugé trop couteux.
Les autorités ont déjà assuré, pour leur part, que «le projet de modification vise la restauration d’un équilibre substantiel, réel et positif des pouvoirs ; la transparence dans la gouvernance économique et politique, au moyen notamment d’un régime pertinent de la responsabilité des gouvernants et d’un contrôle juridictionnel efficient.»
Le texte, adopté en conseil de gouvernement le 15 mars dernier, prévoit de modifier 43 dispositions des 160 articles de la Constitution actuelle qui est en vigueur depuis le 11 décembre 1990. Il devrait aussi enregistrer 15 nouveaux articles.
La mesure phare de cette révision reste le passage d’un quinquennat renouvelable une seule fois, à un mandat unique de cinq ans. Cette promesse de campagne du président Talon ne fait cependant pas l’unanimité. Les regards sont donc tournés vers l’hémicycle où les débats seront probablement houleux ce vendredi.