Les anciens combattants de la guerre d’indépendance au Zimbabwe ont affirmé jeudi qu’ils voteront pour des candidats «compétents», sans tenir compte de leur affiliation politique, à l’occasion du scrutin présidentiel prévu en 2018.
«Nous ne serons pas préoccupés par l’affiliation politique, nous voulons des personnes compétentes», a fait part Chris Mutsvangwa, président de l’Association des anciens combattants, au cours d’une réunion publique qui a réuni des centaines de membres. Cette rencontre a été interdite par la police avant d’être autorisée par la Haute Cour de justice d’Harare.
Le responsable des anciens combattants exclu catégoriquement la possibilité qu’ils soient «gouvernés par un parti qui n’est pas démocratique», allusion faite au parti au pouvoir, la Zanu-PF.
Depuis bien des mois, les anciens combattants de la guerre d’indépendance des années 1970, qui ont soutenu longtemps le président Robert Mugabe, ne cachent plus leur mécontentement en rapport avec la façon de gouverner du chef de l’Etat. Ils ont déjà eu à publier un communiqué dénonçant le régime «dictatorial» de Mugabe, et appelant à sa démission.
Malgré les intimidations du régime au pouvoir, passant parfois par des arrestations, ces vétérans persistent et signent sur leur nouvelle façon de concevoir le pouvoir.
Sur ce chapitre de la présidentielle, les partis d’opposition, eux, mènent un autre combat, celui de contester les changements intervenus dans le mode d’inscriptions des électeurs, estimant qu’ils pourraient favoriser des fraudes de la part des autorités. Les adversaires de Mugabe, réunis dans un Front pour les réformes électorales, réclament le démantèlement de l’actuelle Commission électorale (Zec), accusée d’être loyal au pouvoir en place, un recensement biométrique indépendant des électeurs et la présence d’observateurs étrangers au scrutin.
Devant les divergences avec les autorités, les opposants zimbabwéens ont, par ailleurs, sollicité l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Union Africaine (UA) pour mettre sur pied un comité qui devrait s’impliquer dans l’organisation de la présidentielle.
Mugabe qui a accédé au pouvoir depuis 1980 et qui vient de fêter ses 93 ans, a été investi pour porter, à nouveau, les couleurs de son parti lors de la prochaine présidentielle.