Les autorités nigérianes ont annoncé mercredi, avoir ouvert une deuxième prison pour femmes située à Numan, dans l’Etat d’Adamawa dans le nord-est du pays.
Cette prison, d’une capacité totale de 400 détenues, compte pour l’heure six détenues. La première prison réservée aux femmes a été créé à Kiri-kiri à Lagos.
L’initiative de mettre en place des structures dédiées aux femmes entre dans le cadre du déroulement d’un programme de restructuration des services pénitenciers, qui prévoit, entre autres, le respect des genres, selon un contrôleur des services pénitenciers dans l’Etat d’Adamawa.
Mais le respect des genres n’est pas la seule réforme attendue par les femmes. Fin 2017, la présidente du Conseil national de la Société des femmes (CNSF) du Nigéria, Gloria Shoda, appelait le gouvernement fédéral à mettre en place des lois pour protéger les détenues. Elle exhortait la Commission nationale des droits de l’homme à intervenir afin de mettre fin à toutes les formes de discriminations à l’encontre des femmes qui attendent leur procès.
A cette même occasion, Shoda avait informé que 90% des femmes détenues en prison dans le pays étaient enceintes ou allaitent.
Au Nigéria, les femmes se retrouvent aussi derrière les barreaux en raison de leurs liens avec des présumés terroristes appartenant aux groupe islamiste Boko Haram. Il suffit qu’un membre d’une famille soit soupçonné d’appartenir à cette secte, pour que toute la famille, enfants et bébés inclus, soit embarquée par la police.
Selon des témoignages, ces familles se retrouvent séparées par sexe lors de la détention, les enfants de moins de 5 ans étant mis dans un même bâtiment que les femmes et les jeunes filles, les hommes dans un autre. Plusieurs femmes, enfants et vieillards ont trouvé la mort en prison à cause des mauvaises conditions de détention.