Le doyen des juges de Dakar a rendu ce lundi 3 avril deux décisions dans le dossier relatif au maire de Dakar, Khalifa Sall : le refus d’une liberté provisoire et la clôture de l’instruction qui s’est ouverte il y a moins d’un mois.
Khalifa Sall a été inculpé le 7 mars dernier pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux. Il est soupçonné d’avoir utilisé 2,7 millions d’euros sans les justifier.
Ses avocats avaient introduit une demande de liberté provisoire, mais n’ont pas pu obtenir gain de cause. Le maire de Dakar reste donc pour le moment en prison.
Aussi, le doyen des juges a rendu une ordonnance de clôture de l’instruction. Désormais, la défense du maire dispose de trois jours pour faire des observations. Le procureur aura ensuite quinze jours pour prendre ses réquisitions. A son tour, le ministère public se prononcera soit en faveur d’un non-lieu soit pour la comparution de Khalifa Sall devant un tribunal pour qu’il y soit jugé.
Certains observateurs parlent d’une course contre la montre et soupçonnent que cette démarche soit liée aux élections législatives qui sont prévues pour le 30 juillet. Il serait ainsi question, selon ces observateurs, de vite juger et condamner Khalifa Sall dans l’objectif de le rendre inéligible.
Un de ses avocats qui a dénoncé une «justice express» a affirmé que la motivation qui anime la justice est de «casser, stopper la carrière d’un probable candidat à la présidentielle de 2019.»
Concernant les prochaines élections législatives, notons que l’ancien président Abdoulaye Wade a appelé à l’union de l’opposition pour former une grande coalition. Pour cela, l’ex-président, basé en France, est en train de sensibiliser plusieurs leaders de l’opposition. Khalifa Sall devrait aussi être courtisé dans ce cadre.