Le Parlement du Bénin a rejeté mardi 4 avril la recevabilité du projet de loi portant révision de la Constitution, d’après les résultats du vote sur l’étude du texte, qui était précédé par de vifs débats.
Pour que le Parlement se penche sur l’examen proprement dit de la Constitution, une majorité des trois-quarts des députés devrait d’abord se prononcer en faveur du principe de révision ; ce qui n’a pas été le cas. Soixante députés ont voté en faveur de l’étude du texte, 22 contre et un s’est abstenu.
Une victoire pour l’opposition qui a battu campagne contre ce projet. Selon la presse locale, pour les adversaires du président Patrice Talon, le Benin a des dossiers plus urgents à traiter, notamment des dossiers socio-économiques, plutôt que la révision de la Constitution. Ils accusent aussi le gouvernement de ne pas avoir adopté une démarche plus participative qui chercherait le consensus de la population dans ce projet. L’opacité des textes est une autre critique avancée par l’opposition.
La révision de la Constitution béninoise qui date du 11 décembre 1990, est un projet prôné par le chef de l’Etat. Les propositions de modifications portent sur une quarantaine d’articles. Le président Talon propose, entre autres, un mandat présidentiel unique de 6 ans et des réformes sur plusieurs institutions de la République.
Talon qui avait décidé de faire approuver le texte par l’Assemblée nationale, comptant sur son fort soutien, plutôt que d’organiser un référendum, devrait ainsi classer son projet et ce sera un échec d’une de ses promesses électorales.
En tout cas, l’opposition se dit prête à continuer le combat contre la réforme constitutionnelle. Rappelons que la semaine dernière, le ministre de la Défense, Candide Armand-Marie Azannai, qui soutenait jusque-là le président Talon, a démissionné, justifiant sa décision par le contexte social et économique tendu.