Le président sud-africain, Jacob Zuma a déclaré ce dimanche, lors d’un service de Pâques à Durban, qu’il ne cèdera pas aux appels à sa démission réclamée par une partie de l’opposition et de la société civile.
Le dirigeant sud-africain estime qu’il ne pourra quitter son fauteuil présidentiel que si la majorité du peuple le désire. «Seul le peuple d’Afrique du Sud peut me retirer du bureau», a déclaré Zuma.
Dernièrement, pour ses 75 ans, le 12 avril dernier, les sud-africains ont réservé un gâteau inhabituel à leur président. Une manifestation baptisée «journée d’action nationale» a été organisée à Pretoria, à l’appel de plusieurs partis de l’opposition, dans l’objectif de dénoncer la corruption du gouvernement et d’exiger la démission de président Zuma.
La colère des citoyens est montée d’un cran suite au dernier remaniement gouvernemental effectué par le chef de l’Etat, le 31 mars, mettant à l’écart le ministre des Finances, Pravin Gordhan et neuf autres membres de l’équipe gouvernementale.
Le licenciement de Gordhan, un financier très apprécié dans les milieux d’affaires, mais ennemi de Zuma, a conduit les agences de notation internationales Standard & Poor’s et Fitch à rétrograder la notation du crédit souverain d’Afrique du Sud.
Plus que la descente dans la rue, les opposants comptent aussi sur un vote de défiance qui devrait avoir lieu prochainement au Parlement. Pour cela, ils militent pour que le vote soit à bulletin secret afin de permettre aux membres du parti présidentiel, l’ANC, qui n’approuvent plus le président, de s’exprimer librement.
En effet, depuis plusieurs mois, le parti au pouvoir connaît des dissensions non négligeables en son sein. Quelques poids lourds de la formation politique sont pour le départ de Zuma de la présidence. Fait inhabituel, la cérémonie d’anniversaire de Zuma qui était organisée à Soweto a enregistré l’absence du vice-président, Cyril Ramaphosa, du secrétaire général de l’ANC, voire de la présidente de l’Assemblée nationale, Baleka Mbete.