Le pasteur Joseph Mukungubila, un opposant du régime au pouvoir en République démocratique du Congo (RDC), a finalement obtenu l’asile politique en Afrique du Sud après plusieurs tentatives depuis janvier 2014.
Recherché par Kinshasa, il est accusé d’être impliqué dans les violences du 30 décembre 2013 qui avaient visé plusieurs points stratégiques de la capitale, ainsi que des villes du sud et de l’est du pays.
L’information concernant son asile politique a été communiquée par son porte-parole, Charlie Mingiedi, qui a parlé d’un «soulagement» et d’une «victoire», mais elle n’a pas encore été confirmée de source officielle sud-africaine.
Ancien candidat à la présidentielle de 2006, le pasteur Mukungubila est chef de «l’Eglise du Seigneur Jésus-Christ». Après les violences pour lesquelles il est poursuivi, et qu’il ne reconnait d’ailleurs pas, les forces de l’ordre avaient pris d’assaut son domicile à Lubumbashi, où étaient rassemblés plusieurs de ses adeptes, et un lieu de culte de sa secte à Kolwezi (sud-est).
D’après la Ligue des électeurs, une organisation congolaise de défense des droits de l’homme, plus de 300 personnes avaient péri dans cette répression sévère, dont environ 200 au domicile du pasteur. Mais les autorités avaient parlé d’une centaine de morts, principalement parmi les assaillants.
Selon Mingiedi, l’asile politique donnera la liberté au chef religieux de poursuivre sa vie politique et particulièrement son combat contre le président Joseph Kabila qu’il accuse d’être d’origine rwandaise et de piller des ressources naturelles de la RDC. Il est déterminé à mobiliser des Congolais, depuis l’Afrique du Sud, pour se soulever contre le chef de l’Etat et son régime.
De nombreux partisans de ce leader politico-religieux croupissent encore dans différentes prisons en RDC.