Le gouvernement tanzanien a annoncé, ce mardi dans un communiqué, avoir expulsé une responsable du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le pays, Awa Dabo, accusée de difficultés de collaboration.
Dans son communiqué, le ministère des Affaires générales explique que Dabo, de nationalité gambienne, a entretenu une gestion sévère des opérations du PNUD, au point de provoquer des relations tendues avec ses collègues. Elle a «empêché le service de fonctionner correctement» et «sa présence constituait un blocage pour les efforts de développement du pays», indique le document. La diplomate onusienne qui avait un délai de 24 heures pour plier bagage, a déjà quitté la Tanzanie.
Le gouvernement tanzanien a exhorté par la même occasion, l’institution onusienne à sensibiliser son personnel sur son mode de fonctionnement. «Le gouvernement (…) voudrait demander au PNUD de rappeler à son personnel que sa priorité doit être de travailler avec le gouvernement en vue de la réalisation des objectifs de développement», fait part le communiqué.
Mais selon certaines sources proches du dossier, Awa Dabo était plutôt reprochée d’avoir d’outrepasser son mandat, en se mêlant de la politique nationale du pays, notamment des dernières élections sur l’archipel semi-autonome de Zanzibar qui fait partie de la République unie de Tanzanie.
Pour rappel, les autorités centrales avaient annulé les élections générales de fin 2015 à Zanzibar, alors que l’opposition réclamait les avoir remporté. Un nouveau scrutin avait été organisé en mars 2016, boycotté cette fois par l’opposition, et gagné par le parti au pouvoir en Tanzanie, le Chama Cha Mapinduzi (CCM).
Quelques observateurs locaux craignent que l’expulsion de Dabo crée un bras de fer avec les Nations unies. Mais le gouvernement brandit la souveraineté du pays qui doit être respectée.